Quelles étaient les chances que Leylah Annie Fernandez et Rebecca Marino ne soient pas les joueuses de simple pour la rencontre de la Coupe Billie Jean King de ce week-end contre la Lettonie, à Vancouver ? À moins de blessures, la réponse est « très minces ».

Tout d’abord, elles sont les joueuses canadiennes les mieux classées de l’équipe en vertu de leur 21e et 111e rang respectif. Deuxièmement, on imagine difficilement la finaliste des Internationaux des États-Unis de 2021 faire tout le trajet depuis la Floride pour réchauffer le banc pour cette rencontre de qualification au Pacific Coliseum. Troisièmement, comment ne pas donner la chance à Marino d’évoluer devant le public de sa propre ville ?

Photo: Pascal Ratthé

Si aucun doute ne planait du côté des Canadiennes pour cette rencontre disputée au meilleur de cinq matchs, la situation était tout autre pour la Lettonie, surtout après que le capitaine Adrians Zguns (ci-dessus) a révélé mardi que Jelena Ostapenko, 11e mondiale et championne 2017 de Roland-Garros, ne serait pas de la partie. En février, la joueuse de 24 ans avait remporté le tournoi de Dubaï et était demi-finaliste la semaine suivante à Doha.

Joueuse extrêmement puissante, mais aussi très imprévisible, Ostapenko aurait assurément fait pencher la balance d’un côté ou de l’autre si elle avait effectué le voyage à Vancouver.

Zguns a mentionné qu’il lui avait parlé après sa défaite aux dépens de Shelby Rogers à l’Open de Miami, le 25 mars, et qu’elle éprouvait des douleurs au poignet. Les spéculations selon lesquelles elle aurait délibérément évité de participer à la rencontre ont été réduites à néant jeudi lorsqu’on a appris qu’elle s’était retirée du tournoi de Stuttgart de la semaine prochaine, une épreuve qui marque le début de la saison européenne sur terre battue pour les meilleures joueuses de la WTA.

(Bianca Andreescu a obtenu un laissez-passer pour Stuttgart et jouera pour la première fois depuis Indian Wells, en octobre dernier.)

Anastasija Sevastova, joueuse numéro deux de la Lettonie, est également absente. L’athlète de 31 ans, qui occupait le 11e rang en 2018, a pris une pause indéfinie du tennis après les Internationaux d’Australie.

En l’absence d’Ostapenko, l’équipe canadienne, sous la gouverne de la capitaine Heidi El Tabakh, a dû revoir sa stratégie contre une équipe lettone potentiellement composée de Daniela Vismane (267e), Diana Marcinkevica (281e) et Darja Semenistaja (398e).

La plus grande incertitude concerne la jeune Semenistaja qui, à 19 ans, en sera à sa première participation à la Coupe Billie Jean King. À titre de référence, elle a remporté un tournoi de la Fédération internationale de tennis doté d’une bourse de 25 000 $ à Cancún, au Mexique, en février, après avoir gagné huit matchs — trois en qualification et cinq au tableau principal. Cela comprend un gain de 6-4 et 7-5 face à la Canadienne Carol Zhao (285e), qui fait également partie de l’équipe de la Coupe BJK.

Toutefois, à ses trois tournois suivants — un deuxième à Cancún et deux à Saint-Domingue, en République dominicaine, sur surface dure — Semenistaja n’a signé qu’un seul gain et occupe actuellement le 398e échelon, soit son meilleur classement à vie.

Le tirage au sort de jeudi a déterminé que Semenistaja allait croiser le fer avec Fernandez dans le cadre du premier match de simple, vendredi, à compter de 16 h (19 h HNE).

Photo: Pascal Ratthé

Fernandez possède une fiche de huit victoires et cinq défaites depuis le début de 2022 — y compris un titre à Monterrey, au Mexique, en mars. Son dossier à la Coupe BJK est de trois gains et deux revers depuis ses débuts en 2019.

Jusqu’à présent, son moment marquant est une victoire face à Belinda Bencic, alors cinquième mondiale, à Bienne, en Suisse, en février 2020.

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El Tabakh, qui en est à sa septième rencontre en tant que capitaine, mais à sa première à la maison, n’a aucune inquiétude concernant la jeune Fernandez, 19 ans, malgré ses défaites au premier tour contre Karolina Muchova à Miami et Magda Linette à Charleston. « Tout le monde veut sa peau en ce moment. Elle est celle que tout le monde veut affronter », mentionnait El Tabakh. « Elle est jeune et peut encore beaucoup progresser. Je ne suis absolument pas inquiète pour elle. C’est une battante et elle ne fait pas de cadeaux. J’ai donc totalement confiance en elle. »

« Elle a toujours été bien meilleure », commentait Semenistaja à propos de Fernandez. « J’ai participé aux mêmes tournois du Grand Chelem qu’elle chez les juniors. J’aurais pu l’affronter au deuxième tour de Roland-Garros il y a quelques années (en 2019 lorsque Fernandez a été couronnée championne junior), mais cela ne s’est pas produit (elle a perdu au premier tour). Ce sera donc notre premier duel. »

Semenistaja, qui est une adolescente sympathique, semble ravie de faire ses débuts à la Coupe BJK et a confié : « Je vais juste en profiter autant que possible. »

Le deuxième match de vendredi mettra en vedette la favorite locale Marino — même si elle est née à Toronto —, et Vismane. Marino connait un très bon début de saison, comme le montre sa fiche de 21 victoires et 6 défaites. Elle s’est qualifiée pour le tableau principal des Internationaux d’Australie et de l’Open de Miami, a remporté une épreuve de l’ITF à Arcadia, en Californie, et a été finaliste à Irapuato et à Cancún, au Mexique.

Quant à Vismane, elle affiche un dossier de 8 gains et 8 revers lors de tournois ITF et WTA sur surface dure en France, en Allemagne, au Mexique, au Brésil et en Colombie.  

Numéro un de son équipe ce week-end alors qu’elle est habituellement troisième ou quatrième, Vismane a évalué avec franchise l’affrontement contre le Canada. « Nous savons toutes qui sont les favorites ce week-end, mais nous sommes prêtes à nous battre et à tout donner. Nous avons hâte de sauter dans l’action. »

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En 2022, le classement de Marino est passé du 144e au 11e rang, ce qui la met à sept places d’une inscription directe au tableau principal de Roland-Garros, qui commence le dimanche 22 mai.

La rencontre entre le Canada et la Lettonie est importante pour elle, car elle joue à la maison. Elle a d’ailleurs une cinquantaine de billets pour ses amis et sa famille pour le Pacific Coliseum. « C’est un lieu historique à Vancouver. C’est le premier domicile des Canucks (LNH) et je sais qu’ils organisaient un tournoi ici et qu’Arthur Ashe y a déjà participé. Et je suis venue ici voir les Superdogs (un spectacle de chiens savants)… (sourires), c’est une histoire en soi. Honnêtement, c’est tout simplement incroyable de jouer ici, d’être à la maison, surtout après tout ce qui s’est passé avec la pandémie. C’est comme un nouveau départ pour le tennis local et c’est vraiment fantastique de rassembler notre collectivité pour quelque chose de passionnant. »

En double, Gabriela Dabrowski, qui en sera à sa 18e rencontre de la Coupe BJK, et Zhao représenteront le Canada contre Marcinkevica et Liga Dekmeijeve, de la Lettonie.

Françoise Abanda fait également partie de l’équipe canadienne.

Photo: Pascal Ratthé

En ce qui concerne les conditions de jeu, Fernandez a dit : « Nous aimons toutes le terrain — c’est du tennis en salle, c’est une surface dure et cela convient très bien à notre jeu. »

La rencontre de qualification de la Coupe BJK sera diffusée sur TVA Sports et Sportsnet NOW vendredi et samedi.    

L’enjeu de ce week-end est une place aux Finales de la Coupe Billie Jean King du 8 au 13 novembre.

Photo de l’article : Pascal Ratthé