Collaboration spéciale de Mario Brisebois
L’année de Félix, des spectateurs retrouvés et du départ d’Eugène
Avez-vous connu une bonne année ? Celle du tennis canadien a été excellente, c’est le moins qu’on puisse dire.
Bien sûr que Félix Auger-Aliassime a considérablement contribué aux succès de la conquête canadienne des Coupes ATP et Davis.
Ce n’est pas un hasard s’il est 6e mondial.
Son immense talent a littéralement explosé à l’automne. Ses trois titres consécutifs de simple l’ont élevé au plus niveau.
Tout un retour en force !
Dans les étoiles marquantes de 2022, le public retrouve sa place tout au haut de la liste.
Malgré la pluie, le départ hâtif des plus grandes pointures, les absences de Rafa, blessé, et de Djoko, pris dans son entêtement antivaccin qui a gaspillé son année ou presque, et les cônes orange partout à Montréal, vous avez néanmoins établi un record mondial d’assistance.
Bravo 237 733 fois, puisque c’est le nombre que vous étiez à l’Omnium Banque Nationale en août dernier après l’annulation complète en 2020 et la reprise partielle de 2021 avec la limite de 5 000 spectateurs par séance.
On peut parler d’un exploit alors que plein d’autres organisations, tant sportives que culturelles, ici comme ailleurs, tardent à ramener les foules d’avant pandémie.
Dans son bilan, Eugène Lapierre a salué en premier la force du nombre. « Ce sont les amateurs de tennis montréalais et québécois qui construisent ce tournoi au fil des ans. Nous devons être fiers parce que les gradins pleins sont l’image que nous avons projetée dans le reste du monde. »
Retour sur Félix
En vertu de sa fiche de 60-27 et de sa récolte de 4,1 millions de dollars avant les commandites, Félix n’a pas qu’atteint ses trois principaux objectifs de 2022, soit se maintenir au top 10, gagner un tournoi et accéder aux Finales ATP réservées aux huit meilleurs de la saison.
En effet, il a transcendé son sport.
Lors de son tour de chapeau Florence-Anvers-Bâle jusqu’à son carré d’as au Masters de Paris, les bulletins de nouvelles et les émissions d’affaires générales ont donné dans le style « Les amateurs de sports » en faisant en direct le décompte de ses 16 victoires de suite.
Le fait qu’il soit ensuite allé directement au Togo, pays natal de son père Sam, pour voir les enfants du programme d’éducation qu’il soutient l’a rendu encore plus adorable aux yeux de ses partisans.
L’ensemble du sport est privilégié d’avoir une personnalité de la trempe de Félix. Les fervents de tennis encore plus.
Le saviez-vous ?
Le succès est contagieux et c’est le cas au tennis canadien qui compte deux raquettes parmi les dix premières du monde, y compris Gabriela Dabrowski, 7e en double, et trois dans le top 20, Shapovalov se situant 18e.
Tout calculé, elles et ils sont cinq chez les 50 premiers et premières avec Leylah Annie Fernandez, 39e en dépit des blessures, et Bianca Andreescu.
Rebecca Marino, 65e, poursuit sa renaissance.
Grâce à ses six quarts de finale, ses deux demies et une finale, celle-ci au Challenge Banque Nationale de Winnipeg, Alexis Galarneau est passé au 207e rang, un gain de 170 places.
Que dire de Gabriel Diallo ? Avec son titre aux Championnats Banque Nationale de Granby, une première québécoise en 25 ans, et une finale en Californie, l’étudiant tennisman de 6 pi, 7 po n’a progressé de rien de moins que de 715 places pour bondir jusqu’au 228e échelon. Il n’a que 21 ans et est entraîné par Martin Laurendeau. Surveillez-le bien en 2023.
Dans les félicitations, il faut ajouter Granby, Repentigny, Saguenay et tout dernièrement Drummondville remporté par Vasek Pospisil la semaine avant la Coupe Davis en Espagne.
Granby et son président Alain Faucher ont même greffé un tournoi WTA 250, comme si le stress de recommencer après deux ans de pandémie ne suffisait pas.
Qui a gagné ? La ville, avec la visibilité obtenue à l’international !
L’héritage considérable d’Eugène
Enfin, il est impossible de faire un véritable bilan sans remercier de nouveau Eugène Lapierre.
Après 22 ans, Eugène a choisi de céder la direction des grands tournois de tennis à Montréal. Pas de soucis avec Valérie Tétreault, qui prend sa place et ses responsabilités ! Personnalité appréciée non seulement à Montréal, mais dans toute la planète tennis, Lapierre a siégé sur bon nombre de comités ATP et WTA. Il ne sera jamais très loin avec son rôle de conseiller au président, mais tout de même…
Le Stade IGA en version agrandie maintes fois, c’est lui. Les résultats de Félix et du tennis canadien sont aussi les siens.
Si son ami Louis Borfiga a formé les champions et championnes au Centre national de tennis de Montréal, Eugène l’a bâti, financé et payé pour laisser un héritage qui est là pour de bon.
Merci mille fois, Eugène !