Collaboration spéciale de Mario Brisebois

Déjà une bonne et heureuse année

Non, ce n’est pas le message de souhaits d’une carte oubliée sur le coin de la table, mais la très heureuse réalité du tennis canadien en ce début d’année, à la suite de son triomphe à la Coupe ATP.

En voyant Félix lever les bras en signe de victoire avant d’être rejoint au pas de course par un Shapo emballé, un souvenir du passé nous revient.

En 2015, au retour d’Espagne après la conquête de la Coupe Davis Junior, tout a démarré pour eux et a servi de présages aux grands succès que l’on connaît depuis.

« Un jour, c’est la grande coupe que nous allons gagner ensemble », avaient révélé les deux amis.

Félix et Shapo, deux garçons de parole, ont déjà affirmé aussi qu’ils voulaient remporter un Grand Chelem.

Espérance? Rêve d’enfant? Promesse de jeunesse ?

Maintenant, parlons plutôt d’un fait accompli avec ce succès historique en finale contre l’Espagne, battue non seulement en deux matchs consécutifs, mais aussi en deux sets chaque fois.

Fondé en 1890, Tennis Canada n’avait jamais vécu un tel moment d’excellence.

« Les émotions sont fortes. Il n’existe pas de plus grandes sensations que de gagner », a déclaré Félix, capitaine d’Équipe Canada à 21 ans, après avoir obtenu dans le stade Ken Rosewall le point vainqueur pour le Canada devant Roberto Bautista-Agut, un vrai guerrier, dans un gain de 7-6 (3) et 6-3.

En ouverture, Shapo avait eu le dessus 6-4 et 6-3 sur Pablo Carreno-Busta.

L’Espagne partait favorite avec une fiche parfaite en simple avant l’affrontement de championnat.

D’accord, la Coupe ATP ne possède pas l’illustre passé de la Coupe Davis, où Félix et Shapo ont été finalistes devant l’Espagne il y a deux ans, mais les succès glorieux avec la Serbie et la Russie, titulaires des deux premières présentations, montrent le niveau très relevé.

UN PARCOURS ÉPROUVANT

Pas facile de suivre le tennis en Australie alors qu’il faut se tirer du lit en pleine nuit pour voir les matchs en soirée là-bas.

C’est sous pression que s’est déroulé le parcours du Canada, qui s’est mis dans l’embarras en subissant la défaite dès le départ devant les États-Unis (0-3).

Ajoutez à cela le point d’interrogation avec Shapo qui sortait tout juste d’une quarantaine.

Menacé d’une élimination hâtive, l’équipe a vaincu 2-1 la Grande-Bretagne et l’Allemagne – avec Alexander Zverev comme chef de file – pour sortir de son groupe.

En demi-finale contre la Russie. Félix a montré une belle force de caractère pour enlever le double décisif avec Shapo après sa déconfiture de 4-6 et 0-6 devant Medvedev à qui il a concédé neuf jeux de suite.

Mentionnons que Brayden Schnur et Steven Diez, sur place en remplacement, ont été mis à contribution, Shapo n’étant pas à 100% au début.

DES CHAMPIONS POPULAIRES AUSSI

Tennis Canada n’a vraiment pas à être gêné de ses joueurs que ce soit avec une raquette ou un micro.

« Merci Sydney et au gouvernement de la Nouvelle Galles du Sud pour avoir mis en place cet évènement », a révélé Félix lors de son allocution à la foule.

« Les doutes ont été nombreux ces derniers mois (avec la pandémie) et donc merci d’avoir tenu la Coupe ATP cette semaine. Vous êtes une formidable organisation. Bravo à l’ATP et à Tennis Australie. »

Est-il nécessaire de préciser que Félix a été longuement applaudi.

Denis Shapovalov a tenu à saluer l’harmonie dans l’équipe avant de s’adresser aux partisans.

« Merci aux gens présents cette semaine. Cette coupe est non seulement la nôtre, mais celles de tous les Canadiens qui nous ont transportés avec leur soutien », a affirmé Shapo.

Dans les hommages, il faut avoir une pensée pour Louis Borfiga, Guillaume Marx et Martin Laurendeau qui ont mis en place et développé le Centre national de Montréal pour installer maintenant le Canada dans les puissances du tennis pour longtemps.

ENTRÉE AU TOP DIX DE FÉLIX

Le succès collectif est aussi personnel pour Félix Auger-Aliassime, qui encaisse 596 000 $ dollars américains.

Grâce surtout à sa victoire sur le troisième joueur mondial, Alexander Zverev, le voilà maintenant au 9e rang mondial, un sommet dans sa jeune carrière.

Bonne nouvelle année à tout le monde.

Crédit photo: Archives Tennis Québec/Peter Figura