Collaboration spéciale de Mario Brisebois
Photo : Patrice Lapointe / Tennis Canada
Ce n’est pas une, mais deux grandes victoires qui ont été enregistrées en conclusion de l’Omnium Banque Nationale présentée par Rogers au stade IGA.
En plus de celle de Camila Giorgi, ajoutons donc celle d’Eugène Lapierre et sa vaillante équipe de Tennis Canada à Montréal pour sa réussite du retour de l’événement après deux ans.
Admettons-le, les défis étaient nombreux et colossaux.
Quand les frontières allaient-elles rouvrir, avec ou sans spectateurs et, pas banal, quel genre de bulle faudrait-il pour protéger les joueuses avec leur équipe et ainsi de suite, comme faire un budget aussi spécial que dispendieux.
Eugène et son groupe n’ont pas chômé pendant ses deux ans de hiatus. Sachez que des plans A, B, C et le reste de l’alphabet au complet ont été élaborés et déposés sur la table des travaux tellement il y avait de situations à considérer. Il le fallait pour arriver à temps pour cette course contre la montre.
Comme si le casse-tête n’était pas déjà assez compliqué, l’organisation a eu un mois pour tout mettre en place et souvent inventer totalement une nouvelle façon de faire n’ayant reçu le feu vert d’aller de l’avant que le 18 juillet de l’agence de la santé du Canada.
Chapeau et cela pas une, mais deux fois.
La facture est salée, Eugène parle d’un coût entre deux et 2,5 millions de dollars, mais ce que le tennis vient d’accomplir n’a pas de prix.
Le succès est entier. Il est sportif certes, mais plus encore. Il s’avère économique aussi. Le tennis devient aussi un modèle maintenant. Que ce soit à Montréal, au Québec et au Canada, il s’agit du premier événement international tenu et réussi pour donner un sens élargi à l’effet que oui, la relance fonctionne.
À la fin dimanche, l’arbitre a mis fin à la finale avec le traditionnel «point, set et match, mademoiselle Giorgi. On aurait pu et dû ajouter Eugène Lapierre, son monde et les bénévoles aussi des champions.
UNE SURPRISE OUI, MAIS PEUT-ÊTRE PAS TANT
Parlons donc d’une surprise que le couronnement en finale de l’Italienne Camila Giorgi 71e mondiale, devant la Tchèque Karolina Pliskova, 6e, dépourvue de sa première balle au service menant à trop de doubles fautes.
Les comptes entre les deux raquettes âgées de 29 ans ont été sans appel de 6-3 et 7-5 devant 5000 personnes, soit la limite permis au court pouvant en réunir 11 400.
«C’est incroyable», a reconnu la nouvelle lauréate à son premier titre WTA 1000.
Pour les fervents des statistiques, Giorgi devient la deuxième championne canadienne de l’ère d’alternance Montréal-Toronto au classement le plus élevé à s’adjuger le titre canadien depuis Serena Williams, alors 80e, à Toronto en 2011.
Sans surtout enlever au mérite de la nouvelle championne, Pliskova a connu de bien meilleures journées entre les lignes.
L’italienne n’a surtout volé se faisant une spécialité d’éliminer cinq filles du top 50, dont Elise Mertens, 9e favorite, Petra Kvitova, double championne de Wimbledon classée 7e avant Pliskova, 4e.
Cela dit, Giorgi a le numéro de Pliskova, les matchs entre les deux en carrière étant de 5-3 en sa faveur dont 3-0 cette année, le précédent gain avant Montréal remontant aux Olympiques.
VOICI GABRIELA 52 ANS PLUS TARD
Après Bianca Andreescu, en simple en 2019, le tennis canadien a une autre championne de son événement en double cette fois.
Il faut dépoussiérer le livre des records.
Gabriela Dabrowski, d’Ottawa, et sa partenaire américaine Luisa Stefani ont défait deux doyennes du circuit, Anfseja Keplac (35 ans) et Darija Jurak (37 ans), 6-3 et 6-4.
Une Canadienne victorieuse dans la spécialité remontait aux raquettes en bois. Faye Urban et Brenda Nunns avaient été victorieuses en 1969.
CITATION DE LA FIN
«Tous de la partie, ils ont réussi», a dit Eugène Lapierre en se servant du slogan de Tennis Canada pour remercier avec sincérité celles et ceux impliqués dans la relance à succès de l’Omnium.